Pionnière dans l’installation des toitures végétalisées, la petite entreprise Le Prieuré, installée dans le Loir-et-Cher, a été sélectionnée pour équiper 8 000 m² du village olympique.
Par Émilie MARMION / Medianawplus
Le Prieuré, c’est avant tout une histoire de famille et de passionnés. La terre, la production végétale et les éléments sont profondément ancrés dans la vie de cette entreprise, qui est à la base une exploitation agricole datant de 1840 ! Son siège est d’ailleurs installé dans la bâtisse de la ferme, adossée à l’église du petit village de Moisy (nord-est du Loir-et-Cher). Quand Raphaël Lamé reprend la tête de l’exploitation familiale dans les années 90, il envisage de diversifier ses activités, notamment vers l’horticulture. Il faut dire que son père s’était déjà penché sur le sujet quelques années auparavant, en développant le gazon en rouleau pour les stades de foot.
Inspiré par les tendances à la végétalisation urbaine dans le nord-est de l’Europe, le jeune dirigeant démarre, en 1992, la production et la vente de toitures végétalisées. Trente ans plus tard, c’est aujourd’hui l’une des trois entreprises leaders du marché français et la seule à maîtriser toute la chaîne de cette niche d’activité : de la production des plantes jusqu’à la pose et l’entretien des végétaux.
Même si le pari n’était pas gagné à ses débuts, l’entreprise a su faire preuve de patience et d’ingéniosité pour contourner les freins au développement des toitures végétalisées. Ces dernières années, elle s’est notamment fait remarquer par ses différents prix et distinctions obtenus pour ses innovations. « La marque de fabrique du Prieuré, c’est son côté innovant ; tous les 4-5 ans, nous développons un nouveau procédé », explique Jean-Christophe Grimard, directeur R&D. « Avant, on semait des graines ou des boutures directement sur la toiture, mais les clients devaient attendre huit mois à un an pour avoir une belle couverture verte. D’où l’invention de notre produit Hydropack. On reproduit directement à la pépinière ce qu’on pouvait faire en toiture, mais dans des bacs prêts à poser. Ainsi, en quelques jours de pause, le client a sa toiture végétalisée, avec une solution facile d’entretien et qui s’adapte aux évolutions »
Depuis, l’entreprise a amélioré son système pour le décliner en plusieurs gammes, pouvant intégrer la gestion des eaux pluviales, l’accrochage de luminaires, ou encore l’intégration de panneaux solaires. « Avec OASIS BIO SOLAR, on s’est aperçu que mixer les usages est profitable. D’un côté, le végétal permet de rafraîchir les panneaux solaires, pour un gain de production de l’ordre de 10 % en été. D’un autre côté, l’ombre portée constitue un espace de refuge pour la petite faune et participe au bon maintien de l’écosystème » ajoute le directeur R&D du Prieuré.
Avec toutes ces innovations, il n’est pas étonnant que l’entreprise ait été sélectionnée parmi les 30 PME chanceuses à intervenir sur le chantier de la construction pour les Jeux olympiques de Paris 2024. En effet, la Société de livraison des ouvrages olympiques SOLIDEO a veillé à ce que l’impact environnemental des constructions soit le plus faible possible, notamment en intégrant dans les cahiers des charges l’obligation d’incorporer un certain nombre de solutions innovantes développées par des PME. « En 2020, nous étions 750 PME à candidater. Après avoir passé plusieurs jurys, nous avons eu la chance de voir notre solution retenue en 2022 », se réjouit Jean-Christophe Grimard.
Ainsi, ce sont plus de 24 000 bacs OASIS qui ont été préparés dans les champs de Beauce ces derniers mois, pour être posés au fur et à mesure de l’avancée des chantiers.
À la fin du mois de mars 2024, près de 8 000 m² de bâtiments seront équipés d’une toiture verdoyante. Un brin de campagne, sur les toits de Paris, en attendant la frénésie des J.O.
En savoir plus : https://www.vegetalid.fr/