Un accord a été trouvé en commission mixte paritaire (CMP) à l’Assemblée nationale en fin d’après-midi ce mardi 19 décembre.Cet accord a déclenché une crise politique au sein de la majorité. Jugé très marqué à droite voire à l’extrême droite, six ministres menacent de démissionner.
Par Nawel Thabet / Medianawplus
Le gouvernement a sauvé son projet de loi immigration en trouvant un compromis en commission mixte paritaire
(CMP). Cette instance, composée de sept députés et sept sénateurs,est sorti avec un accord entre la droite des Républicains LR et les macronistes, Rennaissance RE.L’accord a été voté également par l’extrême droite.
Le Sénat doit se prononcer sur le texte et l’Assemblée nationale dans la soirée à 21h30.
Après le vote en commission, Marine Le Pen a annoncé que son groupe RN voterait pour le texte, il n’y a plus de suspense sur l’adoption.Mais la grande crainte se trouve au sein de la majorité via une fronde inattendue qui pourrait être plus percutante que prévu.
Parmi les ministres qui ont mis leur démission dans la balance pour faire retirer le texte du projet de loi,se trouve les ministres Vergriete (Logement), Rousseau (Santé), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), Rima Abdul Malek (Culture) et Clément Beaune (Transport), selon une source ministérielle.
De son côté le président du groupe de députés Liot demande le retrait du texte.
Sacha Houlié, le président Renaissance (RE) de la commission des lois, votera contre le texte. Il l’a annoncé lors de la réunion du groupe, il ne sera pas le seul, mais pour beaucoup ce qui semble compter c’est que le texte ne passe pas grâce au Rassemblement national (RN).
La première ministre Élisabeth Borne a aussitôt tenté d’éteindre l’incendie en répondant à la gauche « J’ai beaucoup de respect pour vous-même et pour votre groupe mais je ne peux pas laisser dire n’importe quoi. (…) Sortez des postures en voulant faire l’amalgame entre notre texte et les positions de l’extrême droite, les mots ont un sens.L’extrême droite c’est le rejet des étrangers par principe car ils sont étrangers. Nous ,nous croyons à l’intégration par le travail.» Une réponse qui a été très chahutée par la gauche.
Face à cette crise ,le Chef de l’État Emmanuel Macron a convoqué mardi soir une réunion à l’Élysée avec sa majorité parlementaire au sujet de ce projet de loi immigration, alors que le Sénat et l’Assemblée doivent se prononcer dans la soirée.