Gaza sous la faim : la France largue 40 tonnes de vivres
- Nawel THABET
- 1 août 2025
- International, France
- #Gaza, Largage d'aides humanitaires, Paris, slider
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Gaza sous la faim : la France largue 40 tonnes d’aide
Ce vendredi 1er août 2025 marque une première pour la France : l’organisation d’un largage aérien de 40 tonnes d’aide humanitaire sur la bande de Gaza, en coopération avec la Jordanie, les Émirats arabes unis et l’Allemagne.
Par Nawel THABET / Medianawplus
L’opération du largage aérien de 40 tonnes d’aide humanitaire sur la bande de Gaza, est soutenue par le président Emmanuel Macron et ses homologues. Elle a été pensée comme une réponse à l’“urgence absolue” d’une population poussée à la famine par un siège accablant et des accès terrestres bloqués.
“Les largages ne suffisent pas. Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire pour répondre au risque de famine”, a insisté Emmanuel Macron, pointant du doigt l’insuffisance des aides aériennes face à l’ampleur de la crise.
Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza.
Merci à nos partenaires jordaniens, émiriens et allemands pour leur appui, ainsi qu’à nos militaires pour leur engagement.
Les largages ne suffisent pas.… pic.twitter.com/dEzo3GXmi8
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 1, 2025
L’aide larguée équivaut à seulement 2 à 3 camions d’aide humanitaire, alors que l’ONU alerte sur des niveaux de malnutrition “alarmants” parmi les 2,4 millions d’habitants de Gaza. Selon Philippe Lazzarini, patron de l’UNRWA, 6,000 camions d’aide sont aujourd’hui bloqués aux portes de l’enclave, “prêts à entrer” mais retenus par le blocus israélien.
Le mode de distribution aérien, qualifié de “risqué et inefficace” par de nombreuses ONG, expose les Gazaouis à un danger mortel. Depuis la reprise des distributions organisées – majoritairement sous supervision des États-Unis et d’Israël – au moins 1,376 Palestiniens ont péri depuis le 27 mai en tentant d’obtenir de la nourriture, la plupart tués autour des points de distribution ou sur les itinéraires des convois humanitaires. Les Nations unies et des ONG dénoncent une organisation militarisée de l’aide qui transforme chaque tentative de survie en bain de sang. Les foules, désespérées, bravent bombes, tirs et barbelés pour quelques sacs de farine ou de riz.
Tandis que la France assure vouloir poursuivre une réponse “humanitaire et digne”, sur le terrain, les tirs de l’armée israélienne contre les affamés sont quotidiens.
Des voix, y compris parmi des responsables français et des associations israéliennes, parlent désormais ouvertement de crime de guerre, voire de génocide, pour décrire ce drame qui se déroule devant les yeux du monde entier.
Le largage de l’aide française, salué comme un geste fort, témoigne avant tout de l’ampleur du désastre humanitaire à Gaza : une enclave où l’accès à la nourriture se paie souvent au prix du sang, pendant que la communauté internationale questionne l’efficacité mais aussi l’éthique de livraisons “aux gouttes” dans le ciel d’un territoire assiégé.

