Taxis en colère à Blois : opération escargot et mobilisation massive contre la nouvelle tarification

Ce lundi 19 mai 2025, la circulation a été fortement perturbée dès l’aube dans l’agglomération de Blois. Près d’une centaine de taxis, rejoints par une vingtaine de tracteurs de la Coordination Rurale 41, ont mené une opération escargot pour dénoncer la réforme de la tarification du transport sanitaire imposée par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Par Nawel Thabet / Medianawplus

Un ras-le-bol qui s’exprime sur la route.Les taxis grévistes se sont rassemblés très tôt le matin à la Patte-d’Oie, point stratégique à l’entrée de Blois, à l’appel de l’Union nationale des taxis 41, comme dans d’autres villes de France.

Leur revendication principale : l’abandon du projet de nouvelle tarification, jugé dangereux pour la viabilité économique de la profession.

L’opération a rapidement provoqué plusieurs kilomètres de bouchons, affectant gravement la circulation, notamment pour les usagers et travailleurs de nuit venant de Tours. Certains ont mis plus d’une heure et demie pour rejoindre leur destination et leur domicile. D’autres, comme Élise et Nataël, ont raté des rendez-vous médicaux ou professionnels.

Témoignages de colère et d’inquiétude
Le cortège, initialement prévu pour passer devant l’hôpital, a finalement s’est dirigé vers la Mutualité sociale agricole, accompagné des agriculteurs. Sur les vitres des véhicules, des slogans comme « Taxis au rabais, malades à pied » ou encore « Taxis pas contents… -30 % d’économies ? Oui ! Pour tout le monde ! » traduisaient une colère profonde.

« Cette nouvelle réglementation va entraîner de lourdes pertes. Aujourd’hui, c’est l’État qui fixe les tarifs, et c’est encore lui qui nous reproche d’être trop chers ! », dénonce Kevin Martins, chauffeur de taxi et suppléant du président de l’Union nationale des taxis 41.
Il précise :« Cela fait deux ans que les négociations durent avec la Cnam à Paris. Il faut rappeler que ce ne sont pas les taxis qui décident du transport : ce sont les médecins qui choisissent s’ils envoient les patients en taxi, en VSL ou en ambulance. »
Selon lui, les discussions sont rompues depuis un an, et le directeur de la Cnam, Thomas Fatome, poursuit une politique de réduction des coûts sans concertation.

« On n’a jamais été opposés à une évolution de la réglementation. On sait que le monde change. Mais on nous reproche de ne pas faire de transport partagé, alors qu’on le fait depuis des années dans le Loir-et-Cher, simplement parce qu’on n’a pas le choix. »
Kevin Martins s’inquiète surtout d’une volonté de sectorisation des transports : « Ils veulent nous retirer le droit de transporter si nous ne réalisons pas un chiffre d’affaires minimum. Pourtant, quand on achète une autorisation de stationnement, elle est liée à une commune. Si on nous empêche d’aider nos collègues, c’est tout un équilibre qui s’effondre. »
Dialogue avec les autorités, décisions imposées
Reçus en préfecture par le secrétaire général Faustin Gaden, puis au conseil départemental par Philippe Gouet et Christophe Degruelle, les représentants des taxis ont partagé leurs inquiétudes.

Mais l’annonce de l’entrée en vigueur de la nouvelle convention à compter du 1er octobre, faite par mail en pleine mobilisation, a été perçue comme une provocation : « Est-ce une manière de casser notre mobilisation ? Ou de jeter de l’huile sur le feu ? C’est un véritable coup de poker », s’interroge Kevin Martins.
Les agriculteurs solidaires : une lutte commune
Aux côtés des taxis, une vingtaine de tracteurs de la Coordination Rurale 41 a investi le parking de l’Assurance maladie. Franck Laigneau, agriculteur à Pierrefitte-sur-Sauldre, salue cette alliance :« On est contents d’avoir travaillé avec nos collègues taxis. On se soutient mutuellement. J’espère que d’autres villes vont suivre, que d’autres catégories comme les routiers vont nous rejoindre. »
Il poursuit :« On va embêter les gens pour aller travailler, mais c’est pour leur faire comprendre notre détresse. Une loi veut interdire les traitements agricoles à moins de 200 mètres des habitations : une aberration. On ne nous écoute plus depuis plus d’un an. On a besoin de mesures cohérentes, pas d’un simple prêt de trésorerie. »
Une mobilisation qui pourrait s’étendre
Florent, citoyen solidaire, témoigne :« Je ne suis pas agriculteur, mais je viens les soutenir dès qu’il y a une mobilisation. »
Matéo, salarié bloqué dans le parking, reste compréhensif malgré les désagréments : « Je travaille juste à côté, et le parking de mon entreprise était plein ce matin. Je suis venu me garer ici sans savoir qu’ils viendraient. Mais ce n’est pas grave. J’attendrai. Je comprends leur mobilisation. »
La mobilisation, qui s’est poursuivie jusqu’en soirée, pourrait se répéter si aucun accord n’est trouvé. Taxis et agriculteurs veulent faire entendre leur voix contre une réforme qu’ils jugent injuste, brutale et déconnectée des réalités du terrain.

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