
Vente de muguet le 1er mai : une tradition sous haute réglementation
- Nawel THABET
- 1 mai 2025
- Centre Val de Loire, Loisirs
- #économie, #Préfet41, Blois, consommation, Loir-et-Cher, loisirs, slider, vente du muguet le 1er mai
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Ce 1er mai, la vente de muguet, symbole de bonheur, envahit les rues, perpétuant une tradition populaire et festive. Cependant, cette pratique n’échappe pas à un cadre réglementaire strict, qui vise à protéger à la fois l’ordre public et les professionnels du secteur floral.
Par Nawel Thabet / Medianawplus
Le muguet se vend dans la rue, mais pas n’importe comment : tradition rime avec réglementation, rappellent les services de l’État en Loir-et-Cher. Il s’agit d’un régime d’exception, mais encadré.
En France, la vente sur la voie publique est en principe interdite sans autorisation, conformément aux articles L.2213-1 et suivants du Code général des collectivités territoriales. Toute activité commerciale sur le domaine public requiert une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT), délivrée par la mairie, qui précise les lieux, dates et horaires de vente. L’absence de cette autorisation expose les contrevenants à des sanctions, telles que des amendes ou la confiscation des marchandises.
Pour le muguet, une tolérance exceptionnelle est accordée uniquement le 1er mai, permettant à des non-professionnels de vendre des brins sur la voie publique, à condition de respecter les arrêtés municipaux en vigueur.
Des règles précises à respecter
Cette tolérance ne signifie pas liberté totale. Plusieurs conditions s’imposent aux vendeurs occasionnels :
Muguet sauvage uniquement : seuls les brins cueillis dans les bois ou jardins peuvent être vendus. Le ramassage est lui-même réglementé, car les produits de la forêt appartiennent à leurs propriétaires.
Petite quantité : la vente doit se limiter à de petites quantités, généralement ce que peut contenir la main, soit 10 à 15 tiges par personne.
Sans emballage ni composition : les brins doivent être vendus sans ajout d’autres fleurs, sans feuillage supplémentaire et sans emballage.
Pas de stand fixe : il est interdit d’installer tables, tréteaux ou chaises pour matérialiser le point de vente. La vente doit se faire à la sauvette, souvent dans des paniers.
Distance des fleuristes : les vendeurs ne doivent pas s’installer à proximité immédiate des fleuristes, la distance minimale variant selon les arrêtés municipaux (de 40 à 150 mètres selon les communes).
Respect de la sécurité : la vente ne doit en aucun cas gêner la circulation des piétons ou des véhicules.
Des sanctions dissuasives
Le non-respect de ces règles expose à une amende forfaitaire de 300 €, minorée à 250 € ou majorée à 600 €, avec des peines alourdies en cas de non-paiement sous 45 jours (jusqu’à 3 750 € d’amende et jusqu’à 6 mois d’emprisonnement). Les forces de l’ordre peuvent également confisquer ou détruire les brins de muguet saisis.
Une tradition encadrée, mais vivace
Si la vente de muguet le 1er mai reste une tolérance, elle est strictement encadrée pour éviter la concurrence déloyale envers les fleuristes et garantir la sécurité de tous. Les particuliers souhaitant participer à cette tradition sont donc invités à se rapprocher de leur mairie pour connaître la réglementation locale applicable.
« La vente de muguet le 1er mai est, en général, encadrée par des arrêtés municipaux précisant de : vendre uniquement du muguet sauvage cueilli dans les bois […] vendre en petite quantité […] ne pas s’installer à proximité d’un fleuriste […] ne pas utiliser de tables, tréteaux ou chaises […] ne pas constituer un danger ou une gêne pour les piétons et les véhicules. »