Figure emblématique de la construction européenne, entre 1985 et 1995, de l’Union actuelle, Jacques Delors s’éteint à l’âge de 98 ans,mercredi 27 décembre.
Compagnon de route de François Mitterrand, il se voit confier le suivi des dossiers économiques. Devenu ministre, il se fait connaître comme un réaliste, animé par la volonté de faire baisser l’inflation qui frappe d’abord les classes populaires et de réformer le pays dans la justice, tout en tenant compte des réalités économiques et financières.
Syndicaliste épris de justice sociale au sein de la CFTC, puis de la CFDT, adepte de la contractualisation qu’il mit en application au secrétariat au plan, Jacques Delors était un réformiste humaniste.
C’est à la tête de la Commission européenne où il est nommé en 1985, que le talent et la vision de Jacques Delors prennent une nouvelle dimension. Il défend alors l’économie de marché tout en pourfendant la société de marché. Il prône l’affirmation d’une Europe puissance, seul espace capable selon lui de rivaliser dans la mondialisation avec les blocs régionaux qui se constituent. C’est en ce sens qu’il soutient la réunification allemande après la chute du mur de Berlin et fait de la monnaie unique l’une de ses batailles, de même que celle de l’Europe de la culture, de l’économie sociale et de la connaissance.
Homme de conviction plus que d’ambition, il renonce à se présenter à l’élection présidentielle de 1995 alors que les sondages lui étaient favorables, ouvrant ainsi la porte à une nouvelle génération de socialistes derrière Lionel Jospin.
En direct à la télévision,le dimanche 11 décembre 1994, à l’heure de grande écoute, Jacques Delors est l’invité sur TF1 de l’émission politique phare d’Anne Sinclair, 7 sur 7.Face à Anne Sinclair, refuse de se présenter à l’élection présidentielle.Alors que François Mitterrand, est malade, va quitter l’Élysée en mai.