La médaille des Justes parmi les Nations a été remise aux enfants de Jeanne et Jean Philippeau, au Minotaure de Vendôme, le 16 juin 2025 en présence de la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé. crédit photo Nawel THABET / Medianawplus

Loir-et-Cher :hommage tardif mais essentiel ..Jeanne et Jean Philippeau, Justes parmi les Nations, honorés à Vendôme

Quatre-vingts ans après les faits, l’émotion était palpable ce lundi 16 juin 2025 au Minotaure de Vendôme, en présence d’Aurore Bergé, ministre déléguée notamment chargée de la Lutte contre les discriminations. Jeanne et Jean Philippeau, un couple vendômois ayant sauvé des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ont enfin reçu, à titre posthume, la médaille des Justes parmi les Nations.
Un hommage longtemps attendu par leurs descendants, ainsi que par celles et ceux qu’ils ont sauvés.
Par Nawel Thabet / Medianawplus

« J’ai le cœur qui déborde de reconnaissance, j’ai le cœur qui revit, j’ai un cœur plein de larmes et de bonheur… Si la France remercie d’autres Justes et reconnaît leur travail, je pense qu’elle peut aussi se réveiller contre le racisme et l’antisémitisme », a confié, très émue, Arlette Testyler, 92 ans, présidente de l’Union des déportés d’Auschwitz, sauvée par le couple Philippeau avec sa sœur Madeleine en 1942.
Cachées à Vendôme, alors occupée par l’Allemagne nazie, les deux enfants doivent leur vie au courage de Jeanne et Jean Philippeau.

Initialement prévue en mai, la cérémonie avait été reportée en raison du contexte électoral, après les municipales de 2026. Elle a rassemblé près de 300 personnes, dont de nombreux élèves et enseignants, venus saluer la mémoire et l’héroïsme du couple, décédé en 1992 et 1993.

Parmi les enfants juifs qu’ils ont sauvés figurent également Simon Windland et d’autres, protégés par leur générosité et leur humanité.

« Je veux appeler l’Histoire pour repousser l’ombre froide de l’oubli et de l’ignorance », a lancé Arlette Testyler, rappelant l’importance de transmettre la mémoire, alors que l’antisémitisme connaît une inquiétante résurgence en Europe. « Désormais, la mémoire est une ligne de résistance. »
Aurore Bergé a, quant à elle, souligné que « honorer les Justes est un acte de vigilance », dans un contexte où l’antisémitisme ne se cache plus, notamment depuis les attentats du 7 octobre 2023 en Israël.

« Honorer Jeanne et Jean Philippeau, ce n’est pas simplement leur dire merci, c’est prendre leur relais », a-t-elle affirmé.
La tenue de cette cérémonie avait suscité une polémique en raison du report, perçu comme un geste maladroit dans un contexte sensible. Finalement, elle s’est déroulée dans un climat de recueillement et d’unité.

Le maire de Vendôme, Laurent Brillard, a présenté ses excuses à toutes les personnes blessées par ce report, réaffirmant l’importance de cet hommage, « au moment où les actes antisémites se multiplient ».

Les élèves de CM2 de l’école de Lunay à Vendôme ont contribué à la cérémonie en réalisant, avec leur professeure Laure Lecompte et la bibliothécaire Sandrine Samson, un acrostiche autour des prénoms de Jeanne et Jean :

J comme Juste
E comme Entier
A comme Admirable
N comme Non discriminatoire
E comme Exemplaire

Les élèves de CM2 de l’école de Lunay à Vendôme accompagnés de la bibliothécaire Sandrine Samson. Crédit photo Nawel THABET / Medianawplus

La parole a également été donnée aux descendants du couple. Parmi eux, Florence Doucet, conseillère départementale du Loir-et-Cher, a lu, très émue, un texte écrit par son père :

« Mes parents, d’une nature discrète, ne se confièrent guère sur cette période où ils accueillirent Simon Windland, Madeleine et Arlette Reiman. Était-ce de la pudeur ou une manière de refermer la page de l’Occupation ? Je ne saurais le dire.
Pour comprendre ce qui les a poussés à agir malgré les risques, il faut, je pense, raconter ce que furent Jeanne et Jean, Jean et Jeanne. »
« Oui, c’est sans doute à travers certains réseaux et grâce au tempérament rebelle de Jeanne, à sa capacité de s’indigner, et au caractère engagé de Jean, qui refusait l’injustice, que Madeleine et Arlette sont arrivées à Vendôme.
Comment furent-elles présentées au voisinage ? Probablement comme de petites réfugiées venues de Paris. »

Florence Doucet, conseillère départementale et petite fille de Jeanne et Jean Philipeau lie le discours de sonos père lors de la cérémonie. Crédit photo Nawel THABET / Medianawplus

En remettant la médaille des Justes parmi les Nations à Jeanne et Jean Philippeau, la France rend hommage à ces héros ordinaires, rappelant que leur mémoire est un rempart contre l’oubli, l’ignorance et la haine.

 

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