Le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire a ouvert ses portes fin avril, avec une tonalité 2024 particulièrement foisonnante et joyeuse.
Par Émilie Marmion
Cette année encore, les paysagistes et jardiniers professionnels qui ont participé au concours du Festival international des jardins se sont surpassés pour proposer aux visiteurs du domaine de Chaumont-sur-Loire des jardins différents et en lien avec la thématique retenue : jardin source de vie. Les noms de certains d’entre eux sont d’ailleurs plus évocateurs que d’autres pour illustrer les éléments qui peuvent être à l’origine du vivant (« L’éveil de la graine », « Pollinators city », « Soli vivi », « Carcasse »).
L’eau, stagnante ou en mouvement, est également très présente dans les créations : on est tantôt bercé par ses ruissellements légers, tantôt éveillé par la ferveur d’un jet. Dans ces écosystèmes, la petite faune s’active : les grenouilles coassent et les insectes pollinisateurs vrombissent, ils sont les symboles incontestables de la vie. Les palettes végétales diversifiées et l’apport d’éléments de décoration de couleur apportent un côté joyeux, presque ludique comme dans le jardin québécois Folk Flore avec ses fils de couleurs.
Parfois, le symbole du vivant est plus subtil, comme avec le « Théâtre du rideau blanc » : dans cet ensemble bicolore, tout semble figé, mais en y regardant de plus près, les résineux s’apparentent à des personnages, certains même dansent…
Enfin, certaines créations interrogent sur la place de la nature face au monde construit par les humains. Ainsi, le « Jardin des murmures » propose une ébauche de ce à quoi pourrait ressembler la ville de demain dans laquelle la cité accueillerait les espèces pour les protéger au lieu de vouloir les dompter ou les éradiquer. Quant au « Jardin des paradoxes », il questionne sur le réchauffement climatique induit par les activités humaines et son impact sur la libération du pergélisol.
Ainsi, au travers de ces vingt-cinq jardins sources de vie, le visiteur prend conscience des éléments qui sont à l’origine du vivant. Au fil de la visite, on admire, on s’extasie, mais on s’interroge aussi : quelle place l’humain est-il prêt à laisser à la nature sauvage dans nos jardins ?